Le fait d’annoncer des événements futurs confère au voyant un certain prestige, mais surtout une grande responsabilité. Celui qui l’interroge attend une réponse à ses questions et parfois à ses angoisses. Cette réponse va l’influencer et cette influence doit s’exercer toujours dans le bon sens.

Il ne s’agit pas de répondre en fonction du désir du consultant, même si celui-ci n’est venu que pour entendre ce qui lui convient. Le voyant doit loyalement exprimer ce qu’il voit et ce qu’il ressent. Encore faut-il qu’il soit compétent, qu’il sache s’exprimer clairement, qu’il ne se contente pas de prédire, mais qu’il ait le désir d’apporter son aide.

Pour la personne qui subit une solitude, que celle-ci soit totale ou seulement morale, le voyant devient le confident, à qui il est possible de parler de soi, celui qui sait écouter et rassurer. Il ne faut surtout pas la décevoir, car ce serait la rejeter dans une situation aggravée qui lui ferait courir davantage de risques.

Dès le Moyen-Age, une réponse avait été donnée à des situations dont certaines confinent au désespoir. L’église, autorité la plus reconnue et respectée, savait que les gens se sentaient seuls car il leur était difficile de communiquer librement avec les autres. Par crainte qu’ils en retirent une supériorité ou des profits des faiblesses avouées.
Elle savait aussi que beaucoup se culpabilisaient et ces gens ne parvenaient plus à retrouver la confiance en eux-mêmes, la sérénité et le dynamisme.
Alors l’église avait imaginé une psychothérapie qui s’appelle la confession. Le prêtre savait écouter, répondre et conseiller. Enfin, il rassurait celui qui se culpabilisait en effaçant ses fautes, à condition qu’un effort soit accompli (la pénitence) pour repartir de zéro dans de bonnes conditions.

Notre vingtième siècle n’a rien arrangé. Malgré les agitations, les précipitations et les tumultes de la vie quotidienne, malgré les foules et les cohues, malgré l’existence d’une multitude de moyens de communication, bien des gens se sentent seuls, isolés et ignorés. Aujourd’hui, autant qu’au Moyen-Age, c’est une société d’égoïsme, d’exploitation de l’autre et de violence qui fait se développer la prudence et la méfiance, jusqu’au manque de confiance en soi. Pour de multiples raisons, les pratiques religieuses de nos ancêtres n ‘ont plus cours ou sont plus rares.
Les besoins profonds restent identiques et nos contemporains se tournent vers le psychologue ou le voyant. Ce dernier possède une renommée justifiée depuis les époques les plus lointaines et dans toutes les régions du globe.

COMPETENCE ET SINCERITE

Lorsqu’une personne pénètre dans un cabinet de voyance, il doit se créer une atmosphère qui se détend au fur et à mesure que se déroule la consultation. Dès les premiers instants le  » véritable voyant  » ressent comme une image psychique de cette personne qu’il se garde bien d’interroger.
Faire parler le consultant est ce dont il se méfie, car c’est l’attitude du voyant qui n’a rien à dire. Cette « voyance directe », ce ressenti, vont être complétés par un support qui peut être les cartes, le Tarot, la Boule de Cristal ou tout autre.

Parfois certains ont besoin d’entendre parler de leur passé, pour que s’instaure la confiance nécessaire. Dans ce cas, il convient de ne pas s’y attarder. Le consultant n’est pas venu pour cela. Son passé, il le connaît et il est bon de ne l’évoquer que pour éclairer l’avenir.

Ensuite, c’est la consultation profonde à laquelle il faut consacrer tout le temps nécessaire pour traiter tous les sujets de préoccupation : santé, profession, amour, famille, études, etc… Faire comprendre à l’autre qu’il reste trop longtemps serait affaiblir sa confiance et les possibilités de l’aider.

Le voyant doit connaître les limites de sa compétence et ne pas vouloir « se dépasser » en annonçant, par exemple, chaque fois des dates précises, alors qu’il doit savoir que la voyance ne maîtrise pas le temps.
Il doit être maître de ses intuitions et de sa médiumnité, ainsi que du support qu’il utilise. Ce support lui révèle des symboles qui sont à interpréter. Une fausse interprétation entraîne une prédiction fausse alors que la voyance pouvait être juste.
Compétence et sincérité : deux qualités indispensables qui apportent au consultant un apaisement certain, quelle que soit sa situation, car, inconsciemment, il s ‘en rend compte.

Il est évident qu’acquérir la compétence nécessite « un vécu » et « un travail » permanent pour maîtriser cette intuition – qui peut être qualifiée de « médiumnité » – et qui spontanément jaillit, puis se fixe et se développe par l’utilisation d’un « support ». Celui-ci, quel qu’il soit, nécessite un « travail technique » qui s’ajoute à une mise en condition par un état de sérénité psychique et physique.

EXPRIMER SA SINCERITE

C’est seulement lorsque sa compétence donne au Voyant la possibilité de dire ce qu’il « voit » et ce qu’il « ressent », que vient le moment où il utilisera sa psychologie. Il ne s’agit pas d’une psychologie universitaire, mais d’une psychologie pratique qui va tenir compte de la personnalité du consultant pour déterminer la façon de lui annoncer des événements heureux ou fâcheux.

Le voyant se trouve alors dans la position d’un médecin qui vient d’établir un diagnostic. Comment va-t-il annoncer son état à un malade dont la vie est en danger ? S’il s’agit d’un malade qui a le désir de guérir et de vivre, il ne s’exprimera pas comme lorsqu’il s’agit d’un malade qui va désespérer et  » baisser les bras  » devant la gravité de la maladie.

AU-DELA DE LA PREDICTION

Compétence, sincérité et expression de la prédiction sont les trois dimensions de la consultation de voyance: Mais celui qui se dit voyant ne peut, à mon sens, exercer cette activité que s’il possède un véritable esprit humaniste, s’il aime vraiment les autres et s’il est convaincu de son rôle social.

Une prédiction doit apporter une aide à celui qui la reçoit.

Voir des difficultés à affronter n’est pas suffisant, encore faut-il placer le consultant dans les meilleures conditions pour les aborder et pour les vaincre.
Le voyant est le mieux placé pour déceler les solutions possibles et pour les étudier avec l’intéressé qui, aveuglé par ses craintes, risque de ne pas les découvrir. La confiance en soi est un élément que le voyant peut faire naître chez celui qui l’a perdue. Il sera alors en meilleure condition pour faire face.
Le voyant ne va certainement pas changer l’avenir, mais il va libérer le libre-arbitre du consultant pour en atténuer les conséquences.

Prenons un exemple très simple. Imaginons un voyant qui dit à son consultant: « Vous êtes venu à vélomoteur et, sur le chemin que vous allez emprunter de nuit pour rentrer chez vous, il y a un trou sur la route. »
Le trou sera là, mais le consultant pourra faire agir son libre-arbitre pour rouler lentement et avec vigilance afin d’éviter le trou.
Dans des cas contraires, certains n’ont pas conscience des chances qui leur sont offertes et qu’ils risquent de « laisser passer ». C’est le voyant qui, après les leur avoir révélées, leur donnera les moyens d’en profiter.

C’est là le rôle essentiel du voyant dont les prédictions seront suivies d’une action positive en faveur du consultant. Il agira ainsi « modestement », sans s’octroyer une dimension qui ne serait que vanité.

Il faut éviter et craindre ceux qui affichent ce qu’ils appellent « leurs dons » pour annoncer des événements à des personnes qui ne leur demandent rien, ou encore ceux qui s’entourent de décors aussi grotesques que stupides pour impressionner leurs consultants.
Ceux-là risquent d’entraîner des personnes qui sont dans la peine vers des situations qui ne serviront que les intérêts de ces pseudo voyants dont les méthodes, très répandues aujourd’hui, sont à dénoncer.

C’est souvent l’information saine qui fait défaut.